Après la construction du prieuré et du Centre Saint Jean, la dernière étape du Projet « Epifania » des frères d’Addis-Abeba (Éthiopie) est la réalisation de la chapelle de la communauté.

Le chantier avance à grand pas depuis le mois d’octobre. Après la réalisation de l’excavation, des fondations, de la dalle du sous-sol et des murs de soutènement, la dalle du rez de chaussée a été coulée fin avril. Deux équipes d’une vingtaine d’ouvriers travaillaient sur le site afin de permettre un travail efficace et un rendu optimal. Les frères bénéficiaient également d’une grue prêtée par un chantier voisin, ce qui permit de gagner beaucoup de temps et d’énergie en évitant d’avoir à transporter manuellement le béton frais.

L’équipe travaille également sur le design intérieur et extérieur de l’édifice. Cette chapelle doit en effet s’adapter à la vie de prière quotidienne des frères, ainsi qu’aux nombreuses activités organisées par les Frères de Saint-Jean pour les jeunes éthiopiens qu’ils accompagnent, et pour les membres de la paroisse francophone. L’objectif est de concevoir un bâtiment adapté à des occasions variées et multiples, et qui évoque par son aspect la richesse du patrimoine architectural éthiopien.

Vie de la communauté

Les frères ont accueilli trois nouveaux volontaires : Gauthier et Constance de Mongrand, ainsi que Charles Déchelotte, qui a rejoint Yolande, déjà affectée à la gestion du chantier. Tous doivent s’adapter aux mesures de sécurité dues à la pandémie : les frères n’ont plus de cours au séminaire, les sorties sont mesurées et tous appliquent rigoureusement les gestes de sécurité sanitaire au sein du prieuré. Les frères fournissent également masques et savons aux travailleurs du chantier.

Cela ne les empêche pas de continuer leur mission apostolique auprès de la paroisse francophone et des jeunes. À l’occasion de Pâques, ils ont distribué des denrées alimentaires (huile, farine, sucre, riz…) à des familles du quartier ainsi qu’à tous les ouvriers du chantier. La mission se poursuit aussi par le biais d’internet et des réseaux sociaux. Ainsi la communauté demeure unie par le partage d’enseignements, par la prière et l’adoration.

Témoignage de volontaires

« Nous avions décidé de donner notre première année de mariage à la mission pour les Chrétiens d’Orient, nous devions partir à Jérusalem dans une maison de retraite, puis le Covid-19 en a décidé autrement. La providence nous a donc amenée ici à Addis, juste au moment du confinement en France. Nous sommes ici principalement pour donner des cours de français et anglais aux deux postulants que compte les Frères de Saint-Jean mais aussi pour d’autres projets, comme travailler sur le nouveau site internet par exemple ! Nous découvrons petit à petit les richesses et la diversité de l’Éthiopie en discutant avec les frères, en partageant notre quotidien et nos habitudes, en observant le quartier coloré de la colline d’Entoto et en regardant la chapelle prendre forme. Nous sommes frappés par la ferveur, la fierté des éthiopiens et l’omniprésence de la religion dans leur quotidien, dans leur rythme de vie et dans leur culture. Nous n’imaginions pas qu’un pays entier puisse vivre avec une foi aussi forte et voyante. Cette foi pleinement vécue, physiquement et spirituellement, et assumée nous interroge sur notre foi à nous en France et notre manière de la vivre dans le respect de la diversité. »
Gauthier et Constance de Montgrand

Le site Internet du prieuré d’Addis-Abeba (un nouveau site est en construction).

Quelle joie de fêter notre père saint Jean avec environ 200 invités, dont l’évêque Moïse et notre futur archevêque ! Quelle joie de célébrer notre Jubilé d’argent la même année que tous les catholiques célèbrent le grand Jubilé de 2025 sur « l’Espérance » lancé par le Pape François fin décembre 2024 ! C’est pourquoi nous partageons avec vous tous notre double joie dans ce premier article de l’année 2025. 

Jubilé des 50 ans de la Congrégation

Alors que toute notre congrégation fêtera saint Jean pour clôturer le Jubilé, nous avons été les premiers à fêter notre Père ce 12 janvier 2025 dans le calendrier Éthiopien. 

Bien que toute la messe de 2h30 ait été célébrée en langue Ge’ez et amharique par l’évêque Moïse, les étrangers présents ont dit combien ils avaient apprécié toute la célébration, les beaux et si dynamiques chants de la chorale fantastique, l’homélie que l’évêque a également traduite en anglais par sa gentillesse et son sens pastoral, soulignant le grand Jubilé de l’espérance 2025 et comment le témoignage rendu par saint Jean au Christ illumine l’Église d’une manière tout à fait unique par son Évangile. 

Beaucoup de gens ont apprécié la pièce de théâtre ou le sketch que tous les frères ont joué après la messe au sous-sol préparé par notre frère Marie-Van ainsi qu’une vidéo illustrant le charisme des Frères de Saint-Jean dans le monde. Rien n’est un témoignage plus marquant et plus fructueux que l’engagement de plusieurs frères dans un apostolat. Comme l’a souligné l’un de nos jeunes adultes, la vidéo combinant plusieurs prieurés différents, a eu l’avantage de faire connaître d’autres facettes de notre congrégation au niveau mondial dans la diversité de ses missions.

Merci !

En ce qui concerne le déjeuner joyeux qui a suivi, nous sommes très reconnaissants envers toutes les familles qui ont fourni de nombreux plats et pour la participation active de tant de bénévoles, qui ont fait de toute la journée un succès.  

Nous sommes également reconnaissants envers vous tous qui appréciez les multiples efforts que notre petite communauté d’Addis-Abeba fait pour aider les gens de nombreuses façons, en évangélisant directement, en enseignant, en accueillant les jeunes à la recherche de leur vocation, les familles et tous ceux qui sont dans le besoin. 

Si vous souhaitez également soutenir financièrement la formation coûteuse de nos jeunes frères et des jeunes adultes dans le discernement de leur vocation, voici comment vous pouvez envoyer une  contribution. 

Que Dieu vous récompense avec ses propres dons ! 

Samedi 17 juin 2023. Nous avons été nombreux dans notre église « St Jean l’Evangéliste » à Entoto (Addis Abeba, Ethiopie) à accompagner notre cher frère Matthieu de la Croix. Après 2 ans avec nous et 4 ans de vœux simples, il s’est montré digne et désireux de s’engager pour toujours dans notre congrégation. De nombreuses personnes du Bénin, du Togo et du Burkina Faso sont venues représenter leur pays autour de lui. La joie et la fraternité ont touché nos cœurs ce jour-là.

Notre Provincial, le Père Côme Emmanuel lui-même, est venu de Guinée pour présider et recevoir sa consécration. Nous, ses frères, étions également présents pour préparer cette célébration de l’amour de Dieu et de l’amour de l’homme, qui se sont rencontrés dans cette étreinte éternelle ce jour-là dans notre petite église.
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. (Jean 3:16)
« Il lui dit : “Suis-moi.” Il se leva et le suivit. » (L’appel de saint Matthieu, Mt 9, 9)

L’histoire de l’Éthiopie

« Tyr, la Philistie ou l’Éthiopie, un tel y est né » ;
Odeur d’encens, de myrrhe et de café.
Les monts antiques, les plaines et les vallées,
L’Éthiopie, la terre des milles années.

L’histoire ici se raconte comme avant
La fierté de Saba, du lac Tana et de Lucy.
L’épopée des Surma, la beauté des Mursis,
L’Éthiopie, la terre des enchantements.

Comment comprendre si personne ne nous l’explique ?
Malgré les efforts fournis pour qu’on l’aime.
Sur treize mois, le soleil ici est une relique,
L’Éthiopie, la terre du premier baptême.

La sagesse des sages sur l’air du « massinko »,
Voilà peut-être le secret de ses arômes ;
Axoum et Gondar, Bahar Dar et je m’arrête là ;
L’Éthiopie la terre des royaumes.

« Abba », un cri vers la main qui bénit,
Celle qui protège et celle qui nourrit.
Croiser un regard même dans la poussière,
L’Éthiopie, la terre sans ventcouverts.

Une nouvelle fleur va naître sans qu’on la piétine.
Son parfum et ses couleurs ne seront pas sans épine.
Ceux qui l’ont arrosé avec le sang feront leurs aveux ;
Car L’Éthiopie est devenu une terre remplie d’eau et de feu.

Frère Moïse-Étienne

Ǝn-kwan-deu-na-meu-tu : « Bienvenue » en Éthiopie !!!

Seul pays africain à ne pas avoir connu la colonisation, l’Éthiopie est un pays qui m’a intéressé depuis le temps de mon noviciat où j’ai vécu avec des frères éthiopiens. Aujourd’hui, cela fait deux mois que je suis arrivé dans ce pays pour mon stage apostolique et je fais la découverte d’un paysage magnifique et d’une culture imprégnée de la religion. Majoritairement orthodoxe, les gens vivent leur quotidien au rythme des fêtes religieuses. La fête de Meskel (la Croix glorieuse) à laquelle j’ai assisté est une fête nationale. C’était impressionnant de voir l’engouement que cela suscitait dans les rues. Côté catholique, je découvre le rite Éthiopien avec sa langue liturgique le « Ge’ez ». J’ai assisté à une messe en ce rite et j’ai pu me rendre compte à quel point le chant tient une place importante dans cette liturgie. La population est très jeune et bien enracinée dans la culture. Ainsi, les jeunes éthiopiens qui nous entourent sont eux aussi passionnés par la louange. Je continue mon immersion dans cette culture, grande par son histoire, pour vous rapporter d’autres perles la prochaine fois et je vous souhaite de pouvoir visiter un jour ce beau et grand pays d’Afrique. Bekerbu Enəgənagnalən (À bientôt) !!!
Frère Théophane-Marie

Ce 14 septembre, en la célébration de la messe de la Croix Glorieuse, frère Yakob (Éthiopie) a prononcé ses vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance à vie. Cette fête est une grande célébration nationale dans le pays d’origine de notre frère (même si elle n’est pas célébrée le même jour que chez nous) qui s’appelle « Meskel ».

La messe a commencé par la procession d’entrée, là notre frère s’est avancé avec beaucoup d’enthousiasme vers l’autel, puis il est allé prendre sa place. Plusieurs personnes qui l’aimaient l’ont suivi en direct sur Facebook. Après avoir écouté la lecture du saint Évangile, la première partie du rituel de consécration commença par l’invocation de l’Esprit Saint suivie de l’homélie du Prieur général. Frère François-Xavier nous a laissé voir la profondeur du mystère de la croix, lié à cet acte de don de la vie de notre frère.

« Oui, je le veux »

Frère Yakob a exprimé quatre fois son désir de se consacrer à vie ; pour ensuite se prosterner et écouter l’invocation à tous les saints. Toute la communauté réunie implorait l’intercession du ciel afin que la bénédiction descende sur lui. Quelques instants après vint la lecture de son acte même de consécration puis la signature de cette cédule. Les frères profès perpétuels l’ont accueilli dans la Grande Famille Saint- Jean, puis la célébration de la messe s’est poursuivie.

À la fin de l’Eucharistie nous avons eu le traditionnel apéritif où nous avons pu rencontrer plusieurs de ses compatriotes et partager avec eux. Au cours du repas les sœurs apostoliques nous ont fait une surprise : elles ont partagé avec nous une chanson en amharique et tous, nous avons tous levé les mains pour rendre grâce avec les choristes.
Grâce à Dieu, cela a était une fête fraternelle pleine de joie.

Pour les Frères de Saint Jean en Éthiopie, saison des pluies rime toujours avec camp d’été pour les jeunes, les familles et les défavorisés. Suite à une demande d’aide des soeurs Missionnaires de la charité, nous avons choisi cette année d’aller à Wonji –à deux heures au Sud Addis proche d’Adama– pour le Charity Mission Camp du 26 au 29 juillet.

Cette mission différente des années précédentes consistait à dispenser des cours d’anglais et d’éthique le matin pendant 5 jours dans l’école catholique de Wonji pour 600 élèves répartis dans 5 classes de la maternelle à la classe de 4ème.

Au total, 6 filles et 9 garçons d’Addis Abeba, de Debrezeit et d’Hosanna ont été formés quelques jours avant le camp par les frères Matthieu de la Croix et Philippe François pour remplir cette mission d’enseignement si importante aujourd’hui pour les jeunes qui manquent de repères et souvent ignorants des valeurs morales essentielles pour réussir leur vie.

En dehors des cours du matin dispensés aux élèves, nous avons pu profiter des sources d’eau chaude de Sodere (20 kms de Wonji).

Nous avons également coopéré avec les prêtres diocésains de la Paroisse catholique St Mary de Wonji : découverte de la pastorale au sein des trois « camps » de familles de travailleurs dans les champs de canne à sucre, match de football avec les jeunes de la paroisse et une belle veillée d’adoration le jeudi soir avec une prédication sur les œuvres de miséricorde par le curé Abba Yohanes.

Forts et enthousiastes de cette expérience, 5 jeunes du camp et d’autres d’Addis Abeba se sont portés volontaires pour continuer pendant deux autre semaines cette expérience d’enseignements et de soutien scolaire des élèves de l’école catholique avec l’accord de la paroisse et les sœurs Missionnaires de la charité de Wonji.

Nous rendons grâces d’avoir pu apporter un peu de savoir et de lumière aux jeunes de cette ville pendant leurs congés à l’appel du prophète Osée : « mon peuple périt faute de connaissance » Osée 4,6

La visite du Pape François au Sud-Soudan prévue du 5 au 7 juillet 2022 a motivé fr Moïse Etienne et fr Philippe François à visiter ce pays sur les traces de Sainte Josephine Bakhita (1865-1947) et Saint Daniel Comboni (1831-1881).

Saint Daniel Comboni, fondateur des comboniens dont le charisme est d’« évangéliser l’Afrique avec les africains » , écrivit à ses parents en 1858 en étant missionnaire au Soudan : «  Nous devrons travailler dur, transpirer et mourir : mais la pensée que l’on transpire et que l’on meurt pour l’amour de Jésus-Christ et le salut des âmes les plus abandonnées du monde est bien trop douce pour que nous renoncions à cette grande entreprise… ».

Il est ordonné évêque en 1877 en étant nommé vicaire apostolique de l’Afrique Centrale et meurt 4 ans plus tard d’une maladie à Kharthoum le 10 octobre 1881 à l’âge de 50 ans.

Malgré l’annulation du voyage du Pape à cause de son genou, nous avons décidé de maintenir le nôtre ayant déjà pris nos billets d’avion….. Malgré plusieurs déboires dès notre arrivée à l’aéroport de Juba la capitale, c’est un sentiment d’émerveillement mêlé d’indignation face à la pauvreté au premier contact de la réalité de ce jeune pays. Nous avons pu rencontrer à Juba certaines communautés religieuses (le père Richard, recteur du grand séminaire de Juba, Mgr Eduardo Hiboro Kussala, l’évêque de Yambio, le père Luis provincial des comboniens, le père Moses Raja et la communauté des prêtres indiens des MMI fathers, le père Waldemar, responsable du centre de formation des Salésiens à Goumbo-Juba) et visiter quelques endroits (le Nil bleu, la cité des ministères) en attendant patiemment pendant 5 jours de prendre le vol pour Yambio.

L’évêque de Yambio Mgr Edouardo rencontré à Juba à l’occasion de l’arrivée du cardinal PAROLIN, secrétaire d’état du Vatican nous a parlé avec passion de son diocèse situé à l’Ouest du Sud Soudan proche du Congo RDC et de la Centrafrique. Barani Edouardo comme il se fait appeler nous a fait découvrir les privilèges, les richesses, les forces et les défis de son diocèse.

Avez-vous déjà fait l’expérience de recevoir des salutations au point d’avoir mal aux phalanges ? Bienvenue à Yambio. Ayant reporté notre voyage plusieurs fois faute de place dans l’avion, nous avons finalement atterri sur cette terre jamais autant désirée. Nous avons admiré la beauté du Sud Soudan -forêt et différentes cultures maraîchères avec des routes en terre rouge- pendant 1h30 de vol à basse altitude dans un petit avion Cessna 208 Caravan avec 20 passagers; à peine arrivée, l’accueil chaleureux des prêtres résidents à l’évêché et des laïcs nous a permis de faire l’expérience concrête de l’Eglise famille de Dieu ; n’ayant que deux jours sur Yambio, le Père Charles, coordinateur pastoral avait organisé un programme intense pour visiter une partie de ce grand diocèse avec pour commencer une rencontre avec le père Thomas, vicaire général  et un interview avec la radio catholique « Anissa Radio ».

Partout où nous allions, ceux que nous rencontrions- les frères de l’instruction chrétienne à Rimenzé, les sœurs de Nzanré, l’hopital Sainte thérèse, le petit séminaire, le philosophat, le centre de retraite diocésain, le centre de promotion de la femme de Gangara, l’ONG Solidarité – tous nous faisaient savoir par un même refrain la soif la plus profonde de cette partie de l’Afrique : « notre pays a besoin d’éducation»

Pendant ce court séjour, nous avons pu découvrir la jeune église du diocèse de Yambio vivante et dynamique, agissante avec persévérance et espérance face à de réels défis.

Le père Charles a résumé l’action de l’Eglise en nous disant : «  L’Eglise est le principal acteur de développement de la région de Yambio » à l’unisson de cette citation de Populorum progressio du concile Vatican 2 « le développement est le nouveau nom de la Paix »

Nous sommes repartis plein d’enthousiasme malgré la fatigue par le même avion sur Juba le 9 juillet, jour des 11 ans d’indépendance du plus jeune pays au monde avant de revenir sur Addis Abeba le 10 juillet.

En lien avec ce voyage et un responsable laïc soudanais Simon Dukpuro, frère Philippe François a organisé à  Addis Abeba le 23 juillet 2022 une journée de partage et de formation sur le thème « acteurs pour la Paix et la Réconciliation au Sud Soudan » pour 20 étudiants catholiques soudanais issus de 9 universités d’état en Ethiopie.

A l’exemple du Pape François qui s’est agenouillé le 11 avril 2019 à Rome pour baiser les pieds du président Salva Kiir Mayardit et des vice-présidents Riek Machar et Rebecca Nyandeng pour être artisans de Paix comme frères dans leur pays , nous sommes invités à prier sans relâche pour la Paix, la Justice et la Réconciliation au Sud Soudan.